Anaori, un demi-elfe venu d'un autre monde

Anaori esquiva et décapita l'orque de sa Hache de Feu. Ce dernier s'effondra, provoquant la panique dans les rangs des peaux-vertes. Deux heures plus tard, les humains étaient gagnant et le demi-elfe était porté en triomphe jusqu'au château du Roi Alcan III.
Anaori s'avança. Les gardes le reconnurent et s'inclinèrent avec respect en s'écartant sur son passage. La tête haute, il se dirigea jusqu'au trône du souverain et s'agenouilla.
- Relevez-vous, général, dit-il.
Anaori s'exécuta et annonça d'une voix que les décennies passées en tant qu'officier de la garde d'élite de Anxlaben avait rendu puissante :
- Les orques ont de nouveau été repoussés, Majesté. Nous n'avons perdu qu'une centaine d'hommes réguliers.
- Bien, très bien, général... J'ai donc pris une décision importante pendant que vous vous battiez près de notre enceinte : vous allez être couronné Prince du royaume.
Anaori se retint de sourire de fierté et s'agenouilla de nouveau :
- Il ne fallait pas, Majesté, mais puisque vous l'avez décidé, je me soumettrai.
Il en était ainsi : un soldat promu devait resté modeste, et quelle qu'en soit les circonstances. En effet, Alcan III était connu pour sa sévérité et n'offrait des récompenses seulement après que ce dernier ait fait ses preuves plusieurs fois d'affilées sans encaisser d'échec.
Imperturbable, le Roi continua :
- Tu seras couronné dans sept jours lorsque le soleil sera à mi-chemin de sa course. Relève-toi maintenant !
Le futur Prince obéit et après avoir salué son suzerain une dernière fois, quitta le château royal la tête toujours aussi haute...

Il marcha le long des larges ruelles constituées d'épais pavés qui étaient présentes dans toute la capitale, puis rejoignit la maison qu'il partageait avec Elnéa, son épouse, ainsi que Stelphann, son fils. Ils avaient eu aussi une fille, Hilcalya, mais celle-ci était parti habiter chez son fiancé, puis se sont mariés l'an dernier.
Lorsqu'il franchit la porte de son logis, Elnéa lui sauta au coup et l'embrassa sans se soucier du sang qui maculait son armure. Anaori était vétéran de plusieurs dizaines de batailles, mais son épouse ne pouvait s'empêcher d'être morte d'inquiétude...
En revanche, son fils ne se souciait plus trop de lui, comme le sont tous les adolescents : il était chez des amis pendant que son père se battait contre les orques. Cela ne l'empêchait tout de même pas de l'aimer...

Le général reporta son attention sur sa femme. Son origine elfique l'avait épargné de la vieillesse : elle était toujours aussi magnifique qu'avant. Ses cheveux blonds, sa dentition parfaite et son visage sans défaut n'avaient pas changé depuis le premier jour où ils s'étaient rencontrés.
Mais Anaori était aussi fière de lui : son corps était loin de la finesse des elfes. Il possédait des muscles saillants que sa moitié elfique empêchait de fondre, terrassés par l'âge. Ses cheveux noirs n'avait pas non plus pris un seul cheveu blanc, alors qu'il était désormais âgé quarante-sept ans.
Mais il ne possédait pas que des qualités de sa partie humaine : des rides se dessinaient au coin de ses yeux et ses nombreuses anciennes blessures avaient laissé des cicatrices.

Il haussa les épaules et rendit les baisers que lui donnait sa femme. Il alla ensuite se laver et, vêtu proprement, il pût enfin annoncer la bonne nouvelle à Elnéa...
Sans attendre qu'il ait fini, son épouse sauta de joie et l'enlaça tendrement. Elle était surtout heureuse au fait qu'un Prince possédait une garde rapprochée sur le champ de bataille, ce qui réduirait les chances d'Anaori de périr sur le champ de bataille.

Sept jours plus tard, le général marchait lentement, le buste droit et le menton relevé jusqu'au trône de Roi. Il avait revêtu ses plus beaux habits : un pantalon et une chemise clair, des bottes noires et une longue cape rouge. Des gants blancs recouvraient ses mains. Arrivé au bout de la haie d'honneur que constituaient ses soldats, il s'agenouilla devant le Roi. Celui-ci lui tint un discours ennuyeux que Anaori faisait mine d'écouter attentivement. Il était question de son honneur qu'il n'avait jamais été bafoué, de son irréprochable tenue, de ses capacités guerrières hors-paires et de son talent de stratège insurpassable.
Puis les mains du Roi posèrent sur la tête d'Anaori une petite couronne d'or brillante, qui était le symbole du rang de Prince.
L'heureux élu se releva tandis que tous les témoins de cette cérémonie s'agenoullaient, le Roi y compris. Il prononça un discours en remerciant le Roi une demi-douzaine de fois et insista sur le fait que tout le monde pourrait lui faire confiance sur son nouveau rôle.
Enfin, l'heure du buffet arriva et Anaori pût enfin se détendre en faisant un concours avec son ami Fareinaï sur celui qui ingurgiterai le plus de bière sans vomir. Il perdit face à l'énorme barbare, renvoyant plusieurs litres de boisson le plus discrètement possible tandis que Fareinaï s'étouffait en riant. Elnéa discutait avec les autres femmes tandis que Stelphann souriait en parlant à une jeune fille assez mignonne.
Bref, tout était pour le mieux et c'est avec le sourire que le nouveau Prince se coucha aux côtés de son épouse.

Le lendemain à l'aube, quelqu'un frappait de toutes ses forces à la porte de la maison endormie. Anaori se réveilla en maugréant et alla ouvrir. Il découvrit un jeune garçon en tenue de messager qui lui annonça que le Roi voulait le voir maintenant.
"Décidément, me voir devient une habitude pour ce cher bon Roi" pensa Anaori en remerciant l'enfant de quelques pièces d'argent.
Il mit ses nouveaux habits princiers avec sa courone, embrassa son épouse endormie et partit. Il courut pour rejoindre son souverain ; autant profiter de cette rencontre pour faire quelques kilomètres de jogging. Sur la route, il croisa de nombreux paysans qu'il salua. L'un d'eux l'interpela :
- Yep, toi ! Tu vas voir not' bon Roi là-haut sur la colline ?
- Ouais, répondit Anaori sur le même ton impoli du rustre. Pourquoi, t'as eu un problème là-bas ?
- C'est juste que l'bon Roi, il a des gross' emmerd' en ce moment. Va encore augmenter les impôts. Tu f'rais mieux de t'dépêcher, paraît qu'il est de sale humeur l'chien galeux !
Anaori hésita à passé cet illettré au fil de sa lame, mais il était pressé et ce paysan n'avait pas tout à fait faux : le Roi était riche avare et serait perdu sans sa foule d'officiers qui lui faisaient des rapports détaillés que même un enfant de cinq ans pouvait comprendre. De plus, lorsqu'Anaori vivait en soldat errant il y a quelques dizaines d'années de cela, il avait donné à Alcan III des noms bien pires que "chien galeux".

Il interrompit ses réflexions lorsqu'il arriva à la forteresse. Il marcha jusqu'à la salle du Trône tandis que tout le monde s'écartait de son passage en le saluant.
Arrivé devant le trône, il s'inclina :
- Sa Majesté désirait me voir ?
- Oui, répondit le souverain d'une voix stressée. Réunion tout de suite ! Exécution !
Anaori trouvait cela bizarre... Il se rendit néanmoins dans la Salle du Conseil. Il observa la pièce en attendant la venue des autres convoqués : elle était assez grande avec une longue table en son centre posée sur le sol recouvert d'un tapis rouge. Le Roi était assis au bout de cet unique meuble tandis que les autres invités se plaçaient à sa droite et à sa gauche sur la longueur.
Lorsque tout le monde fut présent, Alcan III ouvit la séance et le ministre d'espionnage, Huligan, prit la parole :
- Pour ceux qui ne sont pas encore au courant, sachez que je viens d'avoir la même information de tous mes espions placés au Nord : une immense armée faite de démons, d'hommes-bêtes, de guerriers du Chaos et même des dragons ! Ils avancent à travers les Terres du Nord et leur objectif ne cache aucune intention : ils vont droit sur notre royaume !
Les hommes qui n'étaient pas encore au courant prirent une expression dont on pouvait lire la peur. Anaori resta calme : il ne fallait jamais céder à la terreur. En effet, si celle-ci décuplait la force, la résistance et permettait même d'éviter des coups mortels qu'on n'aurait pu esquiver en restant calme... mais un officier prit par la peur donne des ordres incohérents et se bat avec l'énergie du désespoir, oubliant tout ce que les années d'entraînement lui ont appris.

Huligan reprit la parole :
- Nous estimons que cette armée est la plus grande jamais observée sur Anxlaben ! Tous les meilleurs généraux du Chaos sont présents : Arlieb, Grunder, Elrikx...
"Goreman" ajouta Anaori en pensée, songeant à son pire ennemi qu'il connaissait depuis qu'il avait six ans...
- ... et de nombreux autres, acheva le ministre d'espionnage. Tous les villages qu'ils traversent sont désertés. La plupart rejoignent leur armée, car ils recherchent avant tout un carnage sans fin. D'autres essaient tant bien que mal de leur échapper et viennent trouver refuge dans notre royaume. Que proposez-vous pour arrêter ce fléau ?" conclut-il en interrogeant les ministres du regard.
Ce fut Ebestyr, le ministre de la guerre comme le montraient ses nombreuses cicatrices, qui répondit :
- Attaquons tout de suite ! C'est notre royaume qui comporte l'armée la plus puissante et la plus nombreuse ! Envoyons-la sur ces rejetons du Mal !
Saltimm, le diplomate, lui posa une main sur son bras :
- Calme-toi mon ami... Nous ne savons même pas combien ils sont. Voilà longtemps que le Chaos n'avait pas réaparu à la surface de nos terres.
Il se tourna vers Huligan et continua :
- As-tu une idée précise du nombre de nos ennemis ?
- D'après mes hommes, ils approchent de cent mille hommes, démons, bêtes et toute autre créature comprise, répondit l'espion nerveusement.
L'annonce jeta un froid sur toute l'assemblée. Le silence fut rompu par Aerendilla, une elfe au savoir sans limite, qui s'exprima d'une voix blanche :
- La plus grande armée a été enregistrée il y a 1408 ans, par le chef de guerre orque Gargor Ki'Balafr' qui comptait moins de soixante mille guerriers. De plus, un orque est moins puissant qu'un guerrier du Chaos ou autre horreurs... Nous devons essayer de rallier les autres peuples.
- Les elfes, déclara un Prince.
- Leur forêt est lointaine, répondit Huligan. Qui connaît leur emplacement et est apte à y aller ?
- Moi, dit Anaori. Ma fille Hilcalya est partie habiter avec son mari Arrn chez eux.
- Ton beau-fils n'est pas un humain ? demanda le Prince
- Si mais ma fille a préféré vivre chez eux, ce qui lui a été accordée grâce à ma femme qui est une elfe.
- On s'en fout ! hurla Ebestyr. Anaori, prend un cheval et galope chez eux le plus rapidement possible ! Si j'ai bien compris, cela devient urgent ! Allez ! File ! N'attends pas que le reste de la réunion soit finie. Nous t'expliquerons tout à ton retour. Bonne chance !
Anaori ne protesta pas. Cette réunion commençait à lui taper sur les nerfs et il était pressé de passer à l'action. Il quitta la salle, expliqua brièvement la situation à Elnéa et partit.

Le voyage durait environ trois jours. Il ne rencontra personne sauf à l'auberge où il passa la nuit, mais ne parla point. Au bout du deuxième jour, le paysage aux alentours perdit ses traces de civilisations en laissant place à une succession de clairière séparées par des petits bois.
Soudain, alors qu'il n'était qu'à une paire d'heures de sa destination, il entendit des chevaux galoper. Son ouïe entraînée par des décennies de campagnes lui donna l'identité de leur cavaliers : des chevaliers du Chaos. Seul un destrier du Chaos, cheval musclé, robuste et lourdement carapaçonné pouvait faire vibrer le sol ainsi. Anaori jura lorsqu'il rencontra ses adversaires... Un traître se cachait sûrement parmis les conseillers ou un espion l'avait dénoncé. Il misa plus sur l'espion, car chacun des hommes d'Alcan III était digne de confiance.
Les chevaliers du Chaos étaient au nombre de trois. Leur armure si noire qu'elle semblait absorbée la lumière et leurs macabres trophées témoignaient de leur statut d'élite, appelés Elus. Enfin, le signe qui ornait leur poitrine et de nombreuses pièces de leurs diverses protections montraient qu'ils s'agissaient là de guerriers de Khorne, le Dieu de la guerre. Ses adeptes méprisaient la magie, le tir ou autre tant que ce n'était pas un combat avec arme de corps-à-corps en main.

Anaori sourit malgré ses doutes : il allait leur en donner du combat au corps-à-corps. Il sortit sa lance de cavalerie et lança sa monture épuisée par le voyage au galop. Ses trois adversaires avaient fait de même en se plaçant en ligne. Anaori n'avait aucune chance de passer à la "Fareinaï le Barbare" comme il le faisait souvent : ils s'agissaient d'ennemis puissants ! Il réfléchit, puis trouva une idée...
Au dernier moment, il se décala sur la droite et empala un chevalier. Malheureusement, sa lance resta bloquée dans l'armure et les entrailles de sa victime et il dût la lâcher. Il fit faire demi-tour à son cheval et dégaina sa Hache de Feu. Les trois cavaliers lancèrent alors leurs montures à toute allure.
Cette fois, Anaori ne tenta rien. Ses adversaires ne s'y attendaient pas et il en profita pour esquiver les deux lances et fouetter l'air de sa Hache. Les deux destriers du Chaos tombèrent, ainsi que celui d'Anaori qui trouva la mort par la lance non parée de son bouclier.

Il s'effondra dans la poussière et s'ouvrit l'arcade, mais se releva vite : les deux chevaliers du Chaos étaient déjà sur lui. Cette fois, il pensa avoir une chance : il se débrouillait beaucoup mieux à pied qu'à cheval, à l'inverse de ses ennemis. Sans essuyer le sang qui lui coulait dans l'oeil, il fit un moulinet de son arme et en blessa un gravement à la poitrine, faisant éclater l'armure. Celui-ci riposta et le blessa au bras tandis que son compagnon, lui ouvit l'épaule. Il lâcha son bouclier et acheva celui qu'il avait touché.
Il se tourna face à son dernier adversaire. Il attaqua sans prévenir et lui écorcha le bras. La protection éclata sous la force du coup, dévoilant la marque de Khorne gravée à même la chair. Anaori avait vu juste : le Chaos lui avait envoyé ses meilleurs tueurs.
Le chevalier ignora la blessure et toucha Anaori au ventre. Il enchaîna par un coup de taille visant à décapiter son adversaire quand il se rendit compte que son épée était lourde.
Beaucoup trop lourde pour qu'il puisse la soulever...
Il vit alors le flot de sang qui dégoulinait le long de son armure par sa gorge ouverte et s'écroula lourdement.

Anaori s'adossa contre un arbre et se laissa tomber lourdement à terre, la respiration sifflante. Ses blessures étaient superficielles sauf celle à l'épaule qui avait besoin de quelques points, mais l'adrénaline et la rapidité du combat l'avaient épuisées...
Il se releva quelques minutes plus tard avant de se retrouver de nouveau face aux envoyés du Chaos et se hâta vers le lieu si peu connu où habitaient les elfes... Il laissa son bouclier en se promettant de revenir le chercher plus tard. Cela ne servait à rien qu'il s'encombre avec s'il ne pouvait bouger son épaule...

Très bon RP, continue comme ça et donne nous une suite aussi bien.

Ouh là là, un futur Prince dans nos rangs...Tu pourrais nous donner un p'tit coup de pouce pour la reconquête de l'Almérie mon gars !

lol
En fait, je jouais à BattleKnight et je m'inspire de mes actions sur ce jeu. Du coup, cette action est passée depuis longtemps, mais sur un autre monde. Vous verrez quand j'écrirai la suite

Je suis impatient de voir cela !

La suite a été éditée. Il en sera de même pour les prochaines. Je posterai quand même un message pour montrer à quelle date j'ai mis du nouveau ?

Encore une suite ! Voir plus haut...

J'attends la suite avec impatience

Fort sympathique.

La suite ! La suite !

Merci !
Je fais par petits bouts parce que il y a des jours où l'inspiration ne me vient pas

Il serait bien par contre que tu regroupes tout dans le premier message pour que la lecture soit plus aisée.

OK Je ne voulais pas le faire pour montrer mon avancée. Mais venant de l'archiviste...

Merci, c'est mieux pour tout le monde comme ça.

Voilà, j'ai mis une suite...
J'espère que ça plaira autant... Dites moi aussi ce qui ne va pas, comme ça je pourrais m'améliorer

EDIT du 20/11 : Ce qui ne va pas : trop long ? :lol!:

Bon alors je poste la suite ici car sinon, j'ai un message "la longueur du message dépasse la limite autorisée"

Alors voici la suite, mais je voudrais savoir ce qui va et qui ne va pas sur mon RP...
Parce que là, je suis en train de le continuer et j'aimerais bien qu'on me dise avant que je n'arrive au bout les défauts et qualités, afin que je puisse m'améliorer...

Bonne lecture à tous !!

Après une heure de marche, il entendit à nouveau des chevaux arriver vers lui au galop. Mais leurs pas légers indiquaient qu'ils s'agissaient de coursiers elfiques. Les cavaliers se dirigèrent dans sa direction, mais reconnurent Anaori. Ils baissèrent leurs lances de cavalerie à pointe de diamant.
Leur chef s'avança dans son armure lumineuse et lui demanda :
- Vous êtes le père de Hilcalya non ? Je me souviens de vous lors de notre dernière bataille contre les orques... Vous m'avez sauvé la vie si je me souviens bien... En quoi puis-je vous aider ? Cette dette me pèse lourd sur le coeur et je me hâterai de la remplir !
Il promena ses yeux lumineux sur Anaori qui répondit par un sourire malgré ses blessures :
-Bien sûr que c'est moi Alnor ! D'ailleurs, on se tutoyait avant non ?
Le dénommé Alnor l'étreignit tandis que ses derniers doutes sur l'identité du personnage fondirent. Anaori monta sur le cheval de son ami tout en lui expliquant ce qui l'amenait dans ces contrées lointaines.

Arrivé aux remparts de la ville elfique, le sourire du champion des chevaliers elfes avait disparu. Il se dirigea sans hésiter vers la salle du trône où siégeait la reine des elfes, et frappa à la lourde porte aux couleurs châtoyantes, Anaori sur ses talons.

Des heures plus tard, Anaori sortit enfin de la salle du conseil elfique... Il avait dû expliquer son récit tout d'abord à la Reine qui a eu du mal à le prendre au sérieux et a jugé bon de faire appeler uniquement le conseiller militaire. Celui-ci avait été plus simple à convaincre que la souveraine et avait convoqué le reste des elfes. Anaori dût alors à nouveau tout recommencer, puis encore une fois pour que ses auditeurs enregistrent les moindres détails, puis pour les retardataires. Pendant ces nombreuses répétitions, Alnor avait eu la bonne idée de lui nettoyer et recoudre ses blessures.

Le lendemain, Anaori partit dès l'aube, lorsqu'il reçut la réponse des elfes : ils avaient décidé d'aider le roi Alcan III et leur armée sera au rendez-vous d'ici une semaine.
Anaori passa la nuit chez Alnor, ne voulant pas effrayer sa fille avec ses blessures. De plus, il se doutait qu'elle partirait avec l'ost elfique pour revoir ses parents.
Le demi-elfe ne fit aucune mauvaise rencontre et, une fois arrivée sur une colline non loin de Vertuor, il vit enfin l'armée du Chaos à l'aide de ses yeux perçants d'elfes : un minuscule nuage apparraissait au loin, mais son front d'une largeur impressionnante laissait facilement imaginer l'effroyable quantité de guerriers dont elle était constituée !
Anaori déglutit et se dirigea lentement vers la ville en réfléchissant... Cette bataille allait-elle être sa dernière ? Sur les dizaines qu'il avait effectué, celle-ci serait-elle enfin la victoire décisive du Chaos ? Il imagina Elnéa, Alnor, Fareinaï, ses enfants et tant d'autres massacrés avant que cela ne soit son tour... A moins qu'il ne sombre dans le Chaos comme l'avait fait son oncle avant lui ?
Il effaça ses mauvaises et terribles pensées avant de rentrer dans la ville de Vertuor où il allait faire son rapport.

Quinze jours plus tard, toute la ville était en effervescence ! L'armée du Chaos était enfin apparut dans toute sa grandeur. De nombreux villages avaient été rasés et les prisonniers devaient choisir entre la mort ou la conversion au Chaos. Malheureusement, les victimes étaient de petits paysans terrifiés et choisissaient presque toujours la deuxième option...
Ceux qui choisissaient de ne pas vivre était mêlé par d'horribles sortilèges aux murs de leurs propres maisons, où ils y restaient jusqu'à mourir de soif et de faim.
Mais l'assaut allait bientôt être lancé : les derniers renforts, les nains, étaient arrivés il y a trois jours. Désormais, ceux-ci était bien reposé de leur long voyage et aiguisaient leurs lames. Les elfes s'entraînaient au maniement des armes et les humains priaient leurs dieux.
Enfin, l'armée fut rassemblée : Anaori se vit confier le commandement des fiers princes dragons elfiques. Alnor était son second.
Avant de partir, Anaori embrassa sa femme longuement.
- Tu vas voir, on va tous les exterminer ma chérie.
Elnéa essuya ses larmes. Elle essaya de dire quelquechose mais sa voix se brisa. Anaori la quitta à regrets : il aurait voulu entendre le son de sa voix une dernière fois avant de partir.
Mais alors qu'il jeta un coup d'oeil derrière lui, il entendit enfin ce qu'il avait tant espéré :
- Fais attention !
Il leva le pouce, puis éperonna son coursier elfique. Il se dirigea vers les habitations elfiquesaux remparts extérieurs pour prendre le commandement de son unité...

Une fois arrivé, il se rendit compte que ses dragons n'attendaient plus que lui. Ils se mirent en marche et se rendirent à l'extérieur des murailles. La tactique avait été annoncé la veille : Fareinaï et les fantassins humains chargeaient, suivis des nains. Ceux-ci devaient les presser l'un contre l'autre afin que les elfes en profitent pour les attaquer sur le flanc. Enfin, quand le champ de bataille se divisera en petits groupes d'affrontements où qu'une portion du front des alliés éclateraient, Anaori se jettera dessus avec son régiment et empalera les survivants à coups de lances.
A moins que leur général ne soit un génie, la victoire irait aux anti-chaotiques. Personne ne pouvait résister à de si puissantes races se battant ensemble...

Anaori abattit un nouveau guerrier du Chaos d'un revers imparable. Il se baissa et envoya son pied dans la tête d'un sanguinaire de Khorne qui décrivit une courbe harmonieuse ; la Hache de Feu d'Anaori le faucha avant qu'il n'ait touché le sol...
Le chevalier ferma les yeux de son coursier elfique abattu plus tôt et profita du manque provisoire d'adversaires afin d'analyser la situation... Qu'est-ce qui avait mal tourné ? Tout avait pourtant si bien débuté !

Fareinaï chargea avec les fantassins. Ses guerriers barbares étaient en première ligne à ses côtés. Leurs armes à deux mains firent des ravages absolument inimaginables dans l'armée du Chaos. Plus d'une centaine de soldats ennemis avaient été abattus alors que l'on comptait une demi-douzaine de pertes seulement pour l'armée d'Ebestyr.
Ensuite, les nains arrivèrent aussi vite que leurs jambes courtaudes leur permettaient. Une fois au corps-à-corps, ils poursuivèrent avec enthousiasme le travail des humains.
La fière armée bien rangée du Chaos devient rapidement un cimetière... Les attaquants tombaient si vite qu'il était impossible pour les survivants ne s'enfuyant pas de combler les brèches assez rapidement. Les défenseurs s'infiltrèrent pour gagner du terrain.
Puis des flèches surgirent des forêts bordant la bataille, fauchant toujours plus d'adversaires. Les elfes arrivèrent, attaquant sur le flanc leurs ennemis armés de leurs armes à deux mains, qui n'entravaient pas leur rapidité tellement son acier était de bonne qualité : la Horde du Chaos se faisait massacrer !
Pendant ce temps, Anaori et ses princes dragons aidaient les archers en attendant de pouvoir charger et frapper au coeur de l'armée annemie.
De plus, le Chaos ne possédaient aucune arme de tir : leurs dieux refusaient qu'ils pratiquent cet art du combat, trop lâche.

Après plus de deux heures de combat, Anaori vit une brèche assez large et ordonna à son régiment de charger. Les coursiers elfiques galopaient plus vite que le vent et les princes dragons arrivèrent si vite parmis les guerriers du Chaos ayant le maheur de se trouver en face que chaque elfe en empala un, voire deux d'un coup.
Alnor lâcha sa lance sur laquelle trois ennemis agonisaient et dégaina sa longue épée elfique. Anaori et ses hommes firent de même et poursuivèrent les ravages déjà organisé dans la sombre armée.

Ce fut seulement quelques instants plus tard que le cours de la bataille se renversa. Alors que les guerriers de l'Ordre s'enfonçait à travers les adeptes du Chaos, un son de tambour grave et régulier retentit. Son battement était lent mais ferme, inexorable. Anaori vit des guerriers aux membres tranchés se relever, leurs runes brillant d'un nuage sombre.
Des cris retentirent. Cela venait de gauche, chez les régiments elfiques. Peu après, la vue perçante du demi-elfe vit ce qui avait effrayé leurs alliés : plus d'un millier de guerriers revêtant des armures noirs et portant des armes gigantesques à une main qu'un humain aurait à peine pu soulever avec les deux. Les deux tiers étaient à pied, mais les autres étaient sur leurs énormes destriers sombres. Ses bêtes étaient autrefois des chevaux avant de se transformer, pervertis par les mutations du Chaos.
Mais le pire était sans aucun doute l'énorme guerrier en armure sur le dos d'un dragon bicéphale gigantesque. L'armure et les écailles rouge sang de ses deux derniers témoignaient de leur appartenance à Khorne...
"Déjà qu'un Seigneur du Chaos est assez redoutable comme ça, si en plus il a prêté allégence à Khorne, nous sommes cuits...", pensa Anaori.
En effet, les guerriers de Khorne passe leur temps à se battre, et lorsqu'ils sont à cours d'adversaires, ils se retournent contre d'autres tribus servant elles aussi le dieu du Sang et de la Guerre. Ceux survivant à toutes ces batailles deviennent des guerriers hors du commun, une masse de muscles sans limite ! Et c'était un de leurs seigneurs qu'Anaori allait affronter...

Lorsque le dernier maraudeur fut abattu, le Seigneur de Khorne et son armée chargèrent. Le plan apparut alors de plein fouet à Anaori : l'armée qu'ils avaient vaincu n'avait servi qu'à les disperser et leur donner le sentiment d'être trop sûr d'eux. Maintenant, la vraie bataille allait commencer. Heureusement, les pertes d'Ebestyr avaient été peu nombreuses.
Mais tous les guerriers du Chaos n'étaient pas encore tous sur le champ de bataille. Deux nouveaux détachements avaient surgis. Les elfes avaient engagés le fer avec l'un, mais ne pouvaient désormais plus harceler les flancs ennemis.
Quant à l'autre, il avait percuté les guerriers de Fareinaï de plein fouet...

"C'est cela qui a mal tourné" dit Anaori, en se concentrant à nouveau sur la bataille.
Sur son régiment de départ, il n'en restait plus qu'une poignée fatiguée et blessée. Alnor en faisait encore parti, mais sa fière armure dragon était en percée d'une dizaine d'entailles et son heaume avait volé lorsqu'un sanguinaire de Khorne l'avait touché à la tête. Le champion des princes dragons devait tout le temps s'essuyer la tête afin d'éviter que le sang ne coule dans ses yeux.
Anaori était en meilleur état, endurci grâce à ses nombreuses campagnes et guerres, mais il avait toutefois reçu de belles blessures. Ses muscles n'étaient pas encore trop fatigués, et heureusement car la bataille serait encore longue.

Soudain, il vit le seigneur du Chaos perché sur son dragon en train de se battre seul contre encore une demi-douzaine de Maîtres des Epées elfes. Anaori courut aussi vite que possible, talonné par ses hommes. Lorsqu'Alnor arriva à sa hauteur, il sauta en selle derrière lui. Mais en face, les guerriers du Chaos accouraient eux aussi pour venir en aide à leur chef.
Finalement, les deux armées se rencontrèrent avec fracas au moment où le dernier survivant des Maîtres ses Epées, une Grande Lame particulièrement habile, enfonçait son épée à deux mains dans l'un des deux coeurs du dragon. Celui-ci rugit avant de s'effondrer si brutalement que le sol en trembla ! Le seigneur du Chaos poussa un hurlement de rage et trancha la tête de l'opportun.
Anaori sauta du coursier d'Alnor au moment où il arrivait à la hauteur de son ennemi. Il roula sur lui-même tout en dégainant sa Hache de Feu et se mit face à l'énorme brute en armure rouge sang, tout en l'examinant : lui aussi avait subit de nombreuses blessures, tout comme l'immense cadavre du dragon à quelques mètres du défi.
Le Seigneur du Chaos hurla frénétiquement en se jetant sur Anaori, qui esquiva de justesse un coup et riposta. Sa première attaque ricocha contre l'armure du Chaos de son adversaire mais la deuxième traça une ligne de feu sur sa joue, faisant éclater le heaume. Il ne put pousser cet avantage car le visage horriblement muté et couvert d'hideuses cicatrices lui rappelait quelqu'un, un souvenir très lointain.
C'est pour cela qu'il ne vit arriver qu'au dernier moment l'énorme lame de son duelliste. Il se recula, évitant ainsi à son crâne d'être fendu net, mais pas assez et ce fut à son propre heaume cette fois-ci de rejoindre le sol putride et collant de la bataille.

Quand il vit la haine et la frénésie quitter le visage de son adversaire, il put enfin mettre un nom sur ce dernier : Goreman !
Son éternel ennemi juré fut apparemment aussi surpris que lui et resta fixement à l'observer.
Soudain, l'un des deux se reprit et frappa de son arme l'abdomen de l'autre...

Goreman recula, en jetant son bouclier et en appuyant sur son ventre avec sa main, comme pour rattraper le flot de sang qui s'en écoulait. Rugissant de rage de s'être laissé surpris ainsi, il attaqua d'un coup de taille en direction du demi-elfe.
"Ce n'est plus un homme, mais une bête contrôlée par le Chaos" se dit Anaori, en parant, détournant et esquivant la plupart des coups de son adversaire.
Puis, après plusieurs minutes de combat, il réalisa que Goreman était désormais plus fort que lui, comme depuis toujours...

Pendant toute son enfance, il avait été sa victime, incapable de se défendre malgré son adresse. En effet, Goreman faisait la loi dans le village accompagné de sa bande surnommée "Les Rats Noirs". Lorsqu'Anaori tua par accident l'un des lieutenants favoris du jeune homme, Gortum, il fut traqué puis oublié par l'attaque qu'organisa une horde du Chaos sur le village. Cardigan, un homme considéré comme le chevalier parfait, aida Anaori à s'enfuir mais Gmurkon, le père adoptif d'Anaori, fut tué non sans avoir emporté avec lui quelques ennemis.
Pendant les mois qui suivirent, chacun crut l'autre mort jusqu'à ce qu'ils se rencontrent à nouveau...
Cardigan, le chevalier désormais maître d'Anaori, avait été empoisonné par une flèche. Le demi-elfe était allé touver Goreman pour un antidote, très rare, que seul lui possédait grâce à sa mère guérisseuse. Ils se battirent en jurant sur un parchemin de sang l'issue du combat : Anaori ne devait en aucun cas tuer son rival sous peine de mourir lui-aussi. Il devait se contenter de le laisser en vie à la merci de son arme.
En revanche, Goreman pouvait faire ce qu'il voulait, y compris égorger le jeune homme. La seule condition était qu'il lui offre l'antidote en cas de défaite.
Finalement, après un combat acharné et violent, Anaori fut vaincu... mais Goreman le laissa en vie. Non par générosité ou par pitié, mais pour que celui-ci soit présent lors de l'agonie de son maître.
Abattu, le perdant se laissa tomber à terre... pour retrouver la bourse médicinale de son vainqueur ! Celui-ci l'avait laissée tomber lors du terrible combat !
Cette aventure s'est déroulée trente ans plus tôt. Depuis, ils ne s'étaient plus revus, pensant que l'autre avait probablement été tué lors d'une de leurs nombreuses campagnes.

Personnellement je n'ai rien à redire, tout est très bien et l'histoire intéressante.

Merci !
Donc j'en déduis que je pourrais continuer dès que j'ai le temps
D'ailleurs, j'attends aussi la suite de ton RP Glaurung (je l'ai trouvé vraiment bien et j'aimerais bien savoir la suite)

Je m'y mettrai une fois que j'aurai mon PC personnel, j'ai pas tellement le temps de le faire actuellement.

OK lol

Bien bien bien !!
J'adore les RP "vivant", où on sent la vie... Enfin j'me comprend ...

En plus tu me donnes une idée pour mon prochain RP...

Cool ! C'est un honneur pour moi de donner des idées au Role Playeur en chef de la guilde lol
Merci, ça va me motiver à faire la suite !