« L'auberge du rat lubrique voilà bien un nom de taverne crasseuse » me dis-je
Clopinant et encore plein de douleur, je pousse la porte d'entrée et pénètre dans une pièce chaude au parfum de sueur et de vomi mélangé aux effluves d'alcool et au fumé du plat du jour.
Le sol est poisseux (je n'essaie même pas d'imaginer ce qui peut le rendre ainsi), les tables luisent sous la lueur faiblarde d'une bougie supportée par ce qui ressemble à un crâne de gobelin (tellement de cire a coulé que ce crâne deviendrait presque méconnaissable), à quelque pas de là un ivrogne cuve son tord-boyau vautré de tout son long sur le sol, dans une flaque nauséabonde d'origine inconnue.
J'avance et me place à une table
« tavernier une bière, du fromage et un demi pain blanc! »
Le tavernier s'exécute. De mon côte je pense que le menuiser qui a fabriqué le banc sur lequel je suis assis aurait pu au moins le poncer rien qu'une seule fois avant de le vendre, outre le fait que la forme de cette chaise de fortune est tout simplement hideuse, elle donne l'impression d'être assis dans un panier de châtaignes.
« voilà cela fera 1 pièce d'argent et 6 pièces de cuivre » dit l'homme en posant ma commande, il l'empoche et part derrière son comptoir.
Je me retrouve dès lors seul avec mes pensées:
Qui était vraiment cette jeune fille? Qui était ce vieux fou? A qui devrai-je quelques contusions et la mort de mon cheval? Ces questions tournent en boucle dans mon crâne meurtri.
« tavernier auriez-vous de quoi écrire?! »
« je vous apporte ça tout de suite »
il me dépose une feuille de parchemin jaunit par le temps et un morceau de bois carbonisé faisant office de crayon.
« merci » lui dis-je
Mes yeux se plissent, je réfléchie et dessine en même temps.
Il en ressort un plan fidèle à celui trouvé hier sur le cadavre de mon agresseur nocturne, ce plan m'est familié je l'ai déjà vu quelque part...
Mais bien sure c'est le plan d'un vieux monastère à flanc du col glacé, au sud du lac d'Aris. Ce monastère appartenait à l'ordre déchu des moines Azertiens, un ordre maléfique vénérant Azertoth un des 7 guerriers démon de l'armée de Bélial.
Cet ordre consanguin, anthropophage et dégénéré, s'adonnait à de nombreux sacrifices de jeunes vierges lors de leur 18eme printemps, mais on raconte que le dernier de ces moines fous se serait éteint il y a 100 ans de cela.
Le doute m'envahis, la jeune fille que je devais ramener en ville allait fêter son 18eme printemps. Un courant glacé parcours mon dos endolori, je me lève d'un bon et sors de la taverne laissant là une bière à demi finie, fourrant mon fromage et mon pain dans ma besace.
D'un pas décidé je me dirige à l'écurie acheter un nouveau cheval. Une ombre au coin de la rue.
Je pense « cette fois je t'ai vu venir sale pleutre! », je continue donc mon chemin la main posée sur le pommeau de mon épée, prêt à croiser de nouveau le fer. Arrivant au carrefour de la rue la silhouette bondit de l'ombre.
« toi!! que veux-tu? » je reconnaîs mon assaillant, une femme mainte fois croisée...
« le bâtard doit mourir » elle avance épée sortie
« cette fois je saurais te recevoir, mes erreurs passées m'ont servies de leçons »Je sors mon épée lentement afin de faire bruisser ma lame sur le fourreau (effet de style pour mettre mal à l'aise cette donzelle). Elle se lance sur moi...
une seule erreur de sa part à fait la différence, mon agresseur détale comme un lapin, la main sur son ventre (sans doute pour éviter à ses viscères de se répandre sur le sol).
J' essuie ma lame et me dirige vers l'écurie.
Quelle belle m***e dans laquelle je me suis mis...